vendredi 4 juin 2010

Bolivie...Emotions et grands espaces.

Nous nous sommes souvent dit en voyage, par de multiples raisons que nous avions vraiment de la chance. En Bolivie, peut etre plus qu´ailleurs. La chance d´avoir des reves et de pouvoir les realiser, la chance de voyager, d´etre libres, la chance de rencontrer sur notre route des gens qui partagent les memes reves que nous, la chance d´avoir du temps, la chance de s´aimer. La chance aussi d´etre nes en France, au XXeme siecle. On a bien cru pourtant que la chance venait de tourner pour nous, en Bolivie. Nous quittions ce jour là la Isla Del Sol, ile Bolivienne du lac Titicaca charmante et tranquille ou nous venions de passer deux jours ennivrants: balades sur ses superbes chemins muletiers, soupes de quinoa delicieuses et bienvenue apres l´effort dans la fraicheur du soir, et quelques belles rencontres, entres autres celle de Manuela et de sa bande de copains venue de Belgique, et de Xavier et ses deux accolytes de l´ESC de Lille avec qui nous avons partage un chaleureux repas a Copacabana.

Comme convenu nous quittons Copacabana par le bus de La Paz qui nous depose en cours de route a une intersection afin que nous puissions monter dans un minibus pour Sorata, village situe au pied de la Cordillera Royale. Il est 15h et nous ne doutons pas une seconde du succes de notre entreprise. Une heure passe, puis deux,... des minibus aussi mais toujours plein a craquer, ils ne s´arretent meme pas pour tenter de nous caser entre deux passagers, leurs gros sacs de pommes de terre ou d´oignons. Le jour decline et a regret nous prenons la sage decision d´abandonner et de filer sur La Paz, a 1h30 de route de la, avec pour unique objectif de trouver un hotel avant la tombee de la nuit. Apres quelques echecs, le soulagement d´etre enfin dans un bus est de courte duree; notre bus est bien lent et de toutes evidences nous arriverons a La Paz de nuit. La tension monte avec le stress de debarquer dans cette capitale a la reputation nocturne peut engageante. On tente de se rassurer, apres tout, la gare routiere n´est qu´a 1km du quartier touritique ou nous devrions trouver facilement un hotel. Les premieres lumieres de l´agglomeration nous informent que nous sommes a El Alto, la ville champignon qui surplombe La Paz. Cette ville qui n´existait pas il y a 25 ans compte maintenant 800 000 habitants, des familles d´origine rurale pour la plupart ayant fuient la misere des campagnes pour venir tenter leurs chances a la capitale. El Alto domine La Paz du haut de son plateau situe a 4000 m d´altitude, balaye par des vents glacials, ce qui fait de cette megapole la seule ou les pauvres vivent sur les hauteurs tandis que les riches se pelotonnent dans une cuvette protegee du froid, 1000 metres de denivele plus bas.
Bien au chaud dans notre bus nous assistons au spectacle de rue de ce quartier desoeuvre, grouillant de monde dans cette nuit froide, contents de ne pas avoir a descendre dans cette fourmilliere peu rassurante.
-"Terminus!" crie le chauffeur...
Il nous faut quelques secondes pour realiser et admettre notre sort: notre bus ne va pas jusqu´a La Paz et nous allons connaitre, contraints et forces, El Alto by night. Difficile de s´y retrouver dans cette jungle de minibus qui hurlent des destinations qui ne nous parlent pas. Heureusement quelques habitants ont pitie de nous et nous renseignent, tout en nous mettant en garde contre les faux taxis et les pickpockets. Enfin, deux minibus et une belle descente sur La Paz plus tard, une modeste chambre d´hotel fait notre plus grand bonheur. Plus de peur que de mal et quel soulagement de pouvoir poser nos sacs dans un endroit sur. La chance ne nous aura finalement pas quittes bien longtemps.
Echaudes par l´aventure mais toujours motives pour profiter de nos dernieres semaines de voyage, nous decidons le lendemain de troquer Sorata pour Coroico, plus proche. Cette bourgade reliee a La Paz il y a encore quelques annees par la fameuse route de la mort et maintenant accessible par une route superbe et plus sure. Redescendus a 1800m d´altitude, nous nous retrouvons en pleine jungle, bien loin de l´aridite de l´Altiplano que nous traversions la veille. Quelle chance la aussi: chambre fantastique avec vue sur la vallee et sa vegetation exuberante, randonnee sympa partagee avec Julie et Patrick que nous esperons revoir bientot en Suisse et chouette apero offert par Pierre et Magalie en tour du monde aussi sur http://www.adeuxppasdumonde.overblog.com/ Apres une super nuit de bus "Cama" (completement allonge, c´est fou comme on dort mieux) nous arrivons a Sucre, capitale administrative de la Bolivie. C´est cette ville coloniale baroque aux charmantes rues pavees et aux belles demeures aux facades blanches que je choisis pour vivre ma premiere vraie tourista. Apres 13 mois de voyage, c´est tout de meme idiot! Cette fois ci, c´est moi qui reste au lit et c´est Nico qui gere le menu: Eau de riz, bananes, Coca-Cola, un regal!
24heures a ce regime et me voila sur pieds, direction Potozi la ville de l´argent. Le trajet en bus nous offre ce jour la trois heures de traversee de superbes paysages. Nous sommes a Potosi. Au XVIeme siecle, cette ville etait extremement riche grace a ces mines d´argent et comptait alors autant d´habitants que Paris ou Londres et autant d´eglises, couvents, demeures bourgeoises... Aujourd´hui la ville ne compte que 140 000 habitants et ne vit plus dans la meme opulence. Plusieurs milliers de mineurs continuent pourtant a exploiter le peu de minerai d´argent qu´il reste, pour un salaire de misere et a leurs risques et peril. On estime que 8 millions de personnes (!!) ont perdu la vie dans les boyaux du Cero Rico, la mine qui domine la ville. Nous avons beaucoup hesite a visiter la mine, comme beaucoup de voyageurs que nous avons rencontre qui boycottent la visite qui rapporte aux compagnies des agences de tourisme des sommes demesurees par rapport au maigres soldes des mineurs. Ce soir la, l´hotel projette un documentaire tourne a Potosi sur la vie de Basilio, gamin de 14 ans qui depuis 4 ans travaille dans la mine pour environ 3 USD par jour pour subvenir aux besoins de sa famille. "El Minero del Diablo" nous bouleverse Nico et moi. Dans cette montagne que nous appercevons depuis chaque coin de rue de Potosi, 800 enfants travaillent encore dans des conditions epouvantables et avec une constante peur au ventre qu´ils ne devraient pas connaitre a leur age. Ici, l´insouciance est un luxe, et l´esperance de vie d´un mineur n´excede pas 35 ans. Une fois encore pendant ce voyage, nous nous interrogeons sur la meilleure facon d´aider ces enfants. Paradoxalement c´est surement depuis la France que nous pourrons, par le biais d´associations de parrainage, faire quelque chose pour au moins l´ un d´entre eux.
Nous laissons l´emouvante Potosi pour Uyuni, ville aux confins du desert, notre point de depart pour trois jours de 4*4 a la decouverte des beautes naturelles uniques du Salar d´Uyuni et du Sud-Lipez. Rien a dire, ce desert de sel est superbe, avec ses 12000km2 d´une blancheur aveuglante, parcemes ca et la de quelques iles, emergeances de corail ou les cactus ont elu domicile. Vitesse de croissance 1 cm par an, beaucoup font entre 4 et 5 metres, faites le calcul.
Nous dormons dans un hotel de sel avant d´enchainer sur la decouverte de superbes lacs sales aux couleurs surrealistes qui s´enchainent dans un decor aride et volcanique eblouissant. Peu de vie ici, a 4000 m d´altitude. Pourtant, malgre des conditions de vie extremes, quelques troupeaux de lamas, et autres colonies de flamants rose y ont tout de meme trouve leur bonheur.
A 4400 m ou nous dormons sans chauffage, nous supportons toute la nuit sans difficulte bonnet, gants et triple epaisseur de couverture sur notre duvet. Dehors il fait moins 20 degres et un vent glacial.
Enfin, notre dernier jour d´excursion dans le desert etait aussi celui de notre premier bain chaud. Ici, a 4800 m d´altitude la terre a une activite debordante. Geysers, marmites bouillonnantes temoignent de l´activite debordante de notre planete Terre qui nous offre pour notre plus grand plaisir, alors que la temperature exterieure est negative, un bain d´eau chaude naturelle a 35 degres ou nous nous glissons avec delice. Quelques heures plus tard, le 4*4 nous depose a la frontiere Chilienne. Ainsi se termine notre decouverte de la Bolivie et pour moi mon dernier article du Blog. Le hasard du "un coup l´un, un coup l´autre" fait que c´est Nico qui concluera sacadosdanslaplaine a l´occassion d´un dernier article sur le Nord Chili. Lourde tache que la sienne! (Sans vouloir lui mettre la pression bien sur¡¡) Camille, le 4 juin 2010.

2 commentaires:

  1. Superbes photos, as usual!!!!!
    Continuez à nous faire vivre toutes vos aventures!!!
    Au plaisir,
    Alan&Eve

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  2. Quel honneur de figurer dans un aussi beau blog... et d'avoir été retenu dans les 25 photos du jour !^^
    Encore bravo pour vos articles et vos photos !
    Je me suis permis de faire un peu de pub pour votre blog dans le mien (http://xavierauperou.over-blog.com) !
    Bonne fin de voyage, bon courage pour le retour en France, et plein de bonheur pour la suite !

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