dimanche 11 avril 2010

Du Mexique au Guatemala, au pays des Mayas.

Les copains partis, nous retrouvons vite notre petite routine. Pour nous aussi les vacances sont finies et un bon bout de chemin reste a faire jusqu´a Santiago du Chili, notre derniere etape. Avant de penetrer en territoire Maya, nous passons par Oaxaca, une ville charmante, coloree et animee comme le Mexique sait si bien les faire. Encore une fois eglises, rues pavees, places ombragees et marche locaux font notre bonheur et celui de nos papilles. Suivant notre odorat, attire par une delicieuse odeur de viande grillee, nous decouvrons la plus typique allee du marche, enfumee et vivante. On met quelques minutes a comprendre le principe: atteindre le bout de l´allee tout en reperant l´etal du boucher le plus inspirant. La, recuperer une grande assiette recouverte d´une feuille de bananier et quelques piments, poivrons ou oignons a faire cuire sur les braises. Repartir avec, choisir la viande desiree et la recuperer grillee, avec les legumes. Faire demi tour et rejoindre les tables. La, choisir les accompagnements proposes: bol de guacamole, assiette de tomates emincees, haricots rouges, sauce piquante et tortillas... Bien sur, on mange le tout avec les doigts! Assis a cote de nous, des Mexicains avaient fait 2h de bus juste pour venir manger ici avant de rentere chez eux. Et ils n´en n´avaient jamais profite pour visiter les temples Olmeques de Monte Alban a quelques minutes d´ici! Nous, nous avons fait les deux! Juste le temps de prendre notre dessert Mexicain favori (dans un petit sac plastique, des mangues pelees, coupees, pimentees et arrosees de jus de citron vert, un regal!), et nous avons file vers cette cite vieille de 2000 ans, encore tout impregnes des odeurs du marche. Visiter Monte Alban au soleil couchant etait une riche idee, les rayons rasant rehaussant les tons ocres et terre du site et eclairant chaleureusement les collines alentours.De Oaxaca, c´est en bus de nuit que nous rejoignons Palenque. Je vous passe les details de cette interminable nuit a cote des toilettes du bus. Le temps d' une grande bouffee d´air pur en sortant de cet enfer et la chaleur nous accable. Il n´est pourtant que 8h du matin! Heureusement, notre chambre est fraiche, nous pouvons y finir la nuit, nous reservant la visite des temples Mayas de Palenque pour le lendemain, tres tot. En effet, c' est au lever du soleil qu'on les apprecie le mieux, et apres une bonne nuit de sommeil. Matinaux, nous serions presque seuls si vendeurs de bibelots et de souvenirs par dizaine, n´etaient pas de la partie, s´installant un peu partout sur le site, au pied des ruines, ce qui me fait bouillir! Conclusion: Palenque ca serait mieux avec un brin de calme, de silence, et quelques informations historiques plus precises que celles de notre guide du routard pour apprecier vraiment. A moins que les ruines ne soient finalement pas notre truc! Pour en avoir le coeur net, rien de tel qu´une derniere tentative. Ce sera Tikal au Guatemala. Le passage de la frontiere se fait en bateau, trente minutes de remontee de riviere tres agreables entre deux seances de bus. Le depaysement est immediat. Les maisons de briques Mexicaines laissent place a de modestes maisonnette faites de planches et la route asphaltee devient, de l´autre cote de la riviere, une piste cahoteuse et poussiereuse. Maison adore! C' est ce que nous preferons en voyage, nous sentir loin de toute modernite! Pendant le trajet vers Flores, nous avons droit a une mise en garde bien huilee de la part de l´accolyte du chauffeur, autobombarde ''employe touristique''. Comme nous arrivons a Flores en pleine semaine sainte, il a la gentillesse de nous prevenir que tout risque d' etre complique durant notre court sejour: Agences de transport fermees, liaison vers les ruines interrompues, hotels complets!!! Une vraie galere en somme! Mais, une fois, le bus bien affole il change de ton et devient rassurant: il connait un hotel ou trouver de la place, il peut nous vendre, des maintenant, les seuls tickets de bus qui fonctionneront pendant ces jours feries et plein d´autre choses encore... On hesite quelques minutes et puis non! C´est vraiment trop gros son truc! On ne marche pas! Mais nous sommes bien les seuls car tout le monde lui achete son pack. Evidemment c´etait une arnaque! Tout est ouvert et fonctionne, et nous payons deux fois moins cher! Et puis on se sent tout fiers d' etre aussi degourdis! A flores, nous trouvons un Backpacker comme nous n´en n´avons pas vu depuis bien longtemps, "Los Amigos": Ambiance routarde, petit jardin plante de palmiers et de bananiers, petit resto vegetarien, hamacs, le tout agremente d' un agreable petit fond musical. Et la rencontre de Luis, le perroquet de la maison qui a une drole de facon de faire des bises! Flores est une adorable petite citee, posee sur une ile minuscule au centre du lac Peten Itza. Bien que tres touristique, elle reste agreable et tranquille. A peine les sacs poses au backpaker, nous rejoingnons les familles Guatemalteques qui profitent de cette journee de conge pour se baigner dans le lac depuis les pontons fraichement amenages sur les quais. Nous partageons avec eux une belle fin de journee et un bain raffraichissant bienvenu apres les longues heures de route sans clim'. Nous ne partons explorer les fameuses riunes de Tikal que le lendemain, en fin d' apres midi, emportant avec nous notre tente. La soiree est tres agreable, et nous pouvons nous ballader en toute tranquilite a travers la jungle Guatemalteque, peuplee d' animaux exotiques qui, eux aussi, profitent de la quietude du soir pour sortir de leur cachette: singes arraignee et singes hurleurs, coatis, oiseaux multicolores aux chants etonnants. On se regale autant des bruits de la jungle que des temples Mayas!Et puis notre 51 eme nuit sous la tente est tres agreable, la temperature ici etant bien plus fraiche qu' a Flores. Le jour se leve a peine quand on remet ca...Le parc reste a nous pendant plusieurs heures et on apprecie pleinement le lever du soleil sur la jungle depuis le sommet du temple V, ou nous prenons notre petit dejeuner.Quelques heures de bus plus au sud, nous voila a Coban, ville peu frequentee par les touristes ou nous passons une nuit. Ici, pour la premiere fois, nous avons l' agreable sentiment de decouvrir le Guatemala des Guatemalteques. Le charme de cette ville n' est en rien dans ses batiments, mais dans son athenticite. Sur le marche, une petite fille dort dans un carton, entre les paniers de citrons ou de mangues que vendent sa mere et sa grand mere. Elles nous autorisent a faire un cliche de cette irresitible scene...Quelques metres plus loin, dans un labo photo nous le faisons developer en deux exemplaires et nous retournons vers elles pour les leur donner. Etonnement et eclats de rire en se voyant sur la photo! Leurs rires s' entendent encore au bout de la rue quand nous les quittons, le sourire aux levres. Antigua est l' opposee de Coban. Ultra touristique, elle est esthetiquement parfaite. Ancienne capitale du pays, elle fut en partie detruite par deux tremblements de terre au XVIII eme siecle. Les maisons furent reconstruites, mais la majorite de ses eglises sont restees en l' etat, ce qui accentue encore le charme de la ville... Et puis, de ses rues pavees aux maisons basses, on peut appercevoir la silhouette d' un des trois superbes volcans qui la dominent du haut de leur (presque) 4000 metres...L' un d' eux crachant regulierement son petit nuage de fumee grise. Et puis, il y a ces vieux bus scolaires americains ultra colores qui, malgres leur inssuportable odeur de gazs d' echappement apportent une petite touche synpathique a l' ensemble...Voyager a l' interieur de l' un d' eux est d' ailleurs une experience a vivre!!!! Dieu merci, quelques prieres bien trouvees imprimees sur leur carrosserie ou sur leur pare brise nous protegent de la conduite dangereuse des chauffeurs guatemalteques! Nous profitons de notre etape a Antigua pour jouer les vulcanologues. Accompagnes de Rodolfo notre guide, nous partons sur les sentiers du volcans Pataya, qui nous rappellent ceux de notre Auvergne adoree....mais seulement sur les premiers kilometres, car tres vite la vegetation disparait et nous n' evoluons plus que sur de recentes coulees de lave tout juste durcie. En montant encore un peu plus, nous pouvons voir de la lave en fusion et sentir (sensation etrange) la chaleur qui se degage du sol chauffer nes jambes nues tandis qu' un vent frais souffle sur nos visages. Enfin, le plus extraordinaire vint a la nuit tombee, lorsque des flammes et des projectiles rougeoyants jaillir du cratere dans un concert de gargouillis rauques et d' explosions surrealistes... Un spectacle fascinant! Les volcans, nous les retrouvons ensuite a Panajachel, petite ville situee au bord du lac Atitlan, entouree de cones parfaits culminant eux aussi autour de 4000 m. L´occasion d´une belle journee de marche, de villages en villages, avec les majestueux volcans en point de mire. A quelques kilometres de la, c´est un fabuleux et authentique marche que nous avons decouvert, celui de Solola. Des indiens, viennent ici de tous les villages alentours, habilles de costumes traditionnels colores et variant selon leur origine, pour faire leurs emplettes. Nico et moi avons adore nous perdre dans ce joyeux capharnaeum, suivre le courant de la foule, observer les visages, les tissus, les bebes tranquilles dans le dos de leurs meres, les femmes portant sur la tete. Genial aussi le costume barriole des hommes! Ce marche restera un souvenir fort de notre voyage au Guatemala. Nous l´avons prefere, sans aucun doute a celui de Chichicastenango, pourtant beaucoup plus repute. Pour mon pere, il fallait le voir, faire le pelerinage. Quand mes parents sont venus au Guatemala, il y a 35 ans avec des amis, seul mon pere voulait rester a Chichi assister au marche du dimanche, mais le reste du groupe avait d´autres envies, et ce fut son grand regret... Depuis, ce marche est devenu tres touristique et a malheureusement perdu de son charme, bien qu´il offre encore de belles tranches de vie locale. Ainsi se termine notre decouverte du Guatemala, un pays riche en depaysement... Ce soir, nous dormons au Honduras, puis nous ferons route vers le Nicaragua, un autre pays plein de promesses.

Camille, le 12 Avril 2010.





























































































1 commentaire:

  1. "Pour nous aussi les vacances sont finies"... Heu... Suis-je bien sûr d'avoir lu ça ?!?!?! Ou est-ce mon cerveau qui bug et qui nécessiterait d'être rebooté ?!?!?!
    Ceci dit, j'attends avec impatience votre compte rendu sur le Nicaragua !

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