Le lendemain le reveil est programme a 3 heures car nous avons prevu d'acceder a pied au mont Panayakan, 2770m, magnifique point de vue sur les volcans Bromo et Semeru. 2 a 3 heures de marche sont prevues de nuit pour arriver au sommet avant le lever du soleil. C'est le coq qui nous reveille, nous sauvant l'expedition, par son cocorico, a 4 heures du mat'....Leves en catastrophe on s'habille en jurant et on file au pas de course vers la montagne qui se dessine au loin, noire sur fond de ciel bleu nuit...Heureusement la lune n'est pas loin d'etre pleine et nous montre le chemin....Lorsque nous atteignons notre but 1h30 plus tard, le soleil est deja leve et la plateforme envahie d'appareils photos mitrailleurs. Des dizaines de 4*4 ont deja deverse leur flot de touristes et certains s'appretent meme a repartir, nous laissant la place pour profiter d'une vue sensationnelle, sur la caldeira, le volcan Bromo et son panache de fumee au premier plan. Plus loin, le sommet de Java, le volcan Semeru, du haut de ces 3676m crache touts les trentes minutes environ son trop plein de gaz sous la forme d'un petit nuage gris, comme un point sur un i. C'est magnifique, mais un peu gache par un petit nuage tenace accroche aux flancs du Semeru.
En attendant une belle rando nous attend. Nous descendons dans la caldeira avec Melanie et Laurent, en direction du Bromo. A pied c'est parfait car lorsqu'on l'atteint apres 2 heures de marche, tous les minibus et 4*4 sont deja passes par la et repartis vers d'autres sites., nous abandonnant le volcan. Quelle vue sur le fond fumant du cratere! Ca vit la dessous! D'ailleurs ce volcan est un lieu sacre pour les Hindoux qui le nourissent d'offrandes.
Portant le lendemain matin, nous grimpons le chemin du volcan sans regretter notre lit. Accompagnes des porteurs de soufre qui montent a vide vers le cratere, nous apprenons quelques mots Indonesiens, et nous leur chantons quelques chansons francaises., partageant avec eux un tres bon moment..
Ces hommes gais et souriants sont pourtant de vrais forcats. Leur travail est harrassant, nocif pour leurs poumons, et bien pauvrement paye. Chausses de bottes en plastique le plus souvent, quand ce n'est pas pieds nus, et portant en equilibre sur l'epaule deux paniers tresses, ils descendent deux fois par jour dans le fond du cratere pour se charger en soufre (100 a 110 kilos !).




Dans le fond du cratere, c'est l'enfer. Nous avons voulu descendre avec eux aux plus pres de la zone d'exploitation situee presque au fond du cratere, a proximite d'un joli lac vert, pour connaitre leurs conditions de travail dans cet endroit terriblement dur et pourtant si beau (tester le port de leurs charges etaient tout simplement impossible pour nous, meme 5 secondes!). 10 secondes nous avons ete cernes de fumee, perdant nos reperes, les yeux irrites, toussant, manquant d'oxygene. Vite, il nous fallait sortir de cet enfer irrespirable. Panique. 
Des mains bienfaitrices nous ont aggripes et diriges vers l'air pur... 10 secondes nous ont suffit pour saisir l'enfer d'un tel travail et l'origine des lesions pulmonnaires dont ils souffrent apres quelques annees passees au fond.
Le jour meme nous repartions, quittant Java pour Bali, traversant un petit bout de mer en ferry. Ca faisait un petit moment qu'on n'avait pas barge!
Depuis 4 jours nous sommes a Bali, adoptant le rythme lent des vacances au bord de la mer...parfaitement ce qu'il nous fallait apres l'harrassante traversee de Java... Pour la premiere fois depuis le depart on se sent veritablement en vacances. Mais demain nous repartons, quittant la cote pour l'interieur de l'ile a la decouverte des artistes et des rizieres balinaises...
Camille, le 14Octobre 2009.
Ce qui est bien avec vous c'est qu'on voyage sans 4*4, qu'on a un aperçu de la vie d'ailleurs, et qu'on se rend compte de l'utilité des chants de coqs. Utilité qui n'est pas toujours évidente dans nos contrées...
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